« Malthus et les libertaires », par José Ardillo

(Article de José Ardillo traduit de l’espagnol et publié dans le numéro 25 de la revue de recherches et expressions anarchistes Réfractions – Automne 2010)

Sommaire

· Godwin et Malthus (p. 1)

· L’anarchisme néo-malthusien, l’exemple espagnol (p. 5)

· Le néo-malthusianisme et Murray Bookchin (p. 9)

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« Pour une relecture des féminismes et des néo-malthusianismes », par Anne Cova

(« Introduction » de Anne Cova, Féminismes et néo-malthusianismes sous la IIIe République : « La liberté de la maternité », L’Harmattan, 2011, pp. 9-20. Source : https://repositorio.ul.pt/bitstream/10451/5997/1/20110411_AnneCova_Feminismes_AUTORIZADO_INTRO.pdf)

Pour une relecture des féminismes et des néo-malthusianismes

En 2010, Elisabeth Badinter, dans un ouvrage très commenté, analyse le conflit auquel sont confrontées, à l’heure actuelle, les femmes tiraillées entre la pression qu’exerce la maternité et la difficulté de mener, de concert, une carrière professionnelle[1]. La philosophe fustige la maternité contrainte et estime que les femmes doivent pouvoir être libres de choisir d’être mères ou pas et que le modèle théorique des mères qui renoncent à exercer une profession ne doit pas leur être imposé. Dans un contexte différent, il y a plus d’un siècle, sous la IIIe République (1870-1940), des féministes et des néo-malthusiens se sont beaucoup préoccupés de la maternité.

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« Le Néo-malthusianisme », par Céline Beaudet

(Extrait de Céline Beaudet, Les Milieux libres : Vivre en anarchiste à la Belle Époque en France, pp. 160-163, Editions Libertaires, 2006.)

Le Néo-malthusianisme

Enfin, il peut paraître étrange de placer le néo-malthusianisme dans un passage sur la réduction des besoins. Mais si cette propagande concerne évidemment l’émancipation des femmes vis-à-vis de l’enfantement, il est aussi encouragé pour permettre aux familles de vivre mieux, avec moins ou pas d’enfants. Les anarchistes (à l’exception des « purs et durs », Kropotkine, Reclus et Grave), s’engouffrent dans la propagande néo-malthusienne. Les premières réticences, dues au besoin de l’augmentation des enfants anarchistes pour la propagande future, sont peu à peu vaincues en particulier grâce aux activités de Paul Robin et Eugène Humbert. Libertad considère que « la terre pouvait produire suffisamment pour nourrir tous ses habitants [413] », mais il admet le néo-malthusianisme d’un point de vue individuel.

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« Deux grandes figures du mouvement pacifiste libertaire et néo-malthusien : Eugène Humbert, Sébastien Faure », par Jeanne Humbert

(Brochure de Jeanne Humbert publiée aux Éditions La Voie de la Paix – Revue Mensuelle, Numéro spécial, 1970, 30 p. Source : http://anarlivres.free.fr/pages/documents/DeuxFiguresJH.pdf)

Deux grandes figures du mouvement pacifiste libertaire et néo-malthusien : Eugène Humbert, Sébastien Faure

suivi de « Les Problèmes du couple »

Sommaire

· Un grand précurseur : Eugène Humbert

· Un propagandiste complet (Orateur – écrivain – agitateur) : Sébastien Faure

· Deuxième partie : Les Problèmes du couple

L’amour – Culture de soi – Education sexuelle – La situation actuelle angoissante – L’Explosion démographique cause de misère et de guerre

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« Le néomalthusianisme en France », par Francis Ronsin

(Conférence de Francis Ronsin à la séance « Des femmes et des hommes, le genre de la reproduction (I) », Bibliothèque publique d’information (BPI) – Centre Pompidou, 19/01/2007, 47 minutes 25 secondes – Le titre officiel « Population et néo-malthusianisme » était erroné)

Résumé : Dans le cadre du colloque organisé par la Bpi, “Le genre de la reproduction”, Francis Ronsin, après avoir rappelé les théories de l’économiste Malthus, dresse un historique de la natalité en France, principalement depuis 1870. Il s’intéresse également à Paul Robin, au mouvement néo-malthusianiste du début du vingtième siècle ainsi qu’à ses principaux représentants.

Écouter la conférence de Francis Ronsin: https://replay.bpi.fr/captations/feminismes-et-genre/des-femmes-et-des-hommes-le-genre-de-la-reproduction-i/population-et-neo-malthusianisme/

« Néo-malthusianisme », par Christine Bard

(Extrait de Christine Bard (dir.) et Sylvie Chaperon (coll.), Dictionnaire des féministes. France XVIIIe – XXIe siècles, PUF, 2017)

Néo-malthusianisme

Le néo-malthusianisme (né à la fin du XIXe siècle) n’a en commun avec le malthusianisme (la théorie de l’économiste et pasteur anglican Thomas Malthus élaborée à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle) que le constat d’une inquiétante croissance de la population qu’il faudrait maîtriser. Sur les buts et les moyens tout oppose ces deux points de vue. C’est en Angleterre que le néo-malthusianisme prend sa source (1877 : fondation de la Malthusian League).

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« Emilie Lamotte : anarchiste et néo-malthusienne », par Shalazz

(Extrait de la brochure « Emilie Lamotte [1877-1909], anarchiste individualiste… » (les brochures de l’En Dehors, 2005, p. 3) Source : https://infokiosques.net/spip.php?article335)

Emilie Lamotte : anarchiste et néo-malthusienne

La propagandiste : éducation et néo-malthusianisme

Née vers 1877 à Paris (6ème), Emilie Lamotte exerçât comme institutrice libre congréganiste avant, sans doute, de découvrir les idées anarchistes. En 1905, elle commence à écrire dans Le Libertaire, où elle s’intéresse aux questions éducatives et notamment à l’expérience de La Ruche, réalisée par Sébastien Faure à Rambouillet. (La Ruche est une école libre, créée en dehors de toute tutelle étatique ou religieuse : « l’école tout court organisée pour l’enfant, afin que cessant d’être le bien, la chose, la propriété de la Religion ou de l’Etat, il s’appartienne à lui-même » [1].) C’est à cette période qu’elle rencontre Lorulot : « Emilie Lamotte […] fut ma première compagne (j’ai omis de dire que nous avions fait connaissance à mon retour de tournée). Elle collaborait, comme moi, au Libertaire ; c’était une femme absolument remarquable, qui mourût trois ans plus tard malheureusement ; je conserve d’elle des souvenirs pleins d’émotion. Emilie Lamotte avait des vues pédagogiques audacieuses. C’était aussi une artiste, peintre et dessinateur, d’un très grand talent » [2].

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« Féminisme et contrôle des naissances », par Hedwige Peemans-Poulet

(Extrait de Marie-Thérèse Coenen (dir.), Corps de femmes : Sexualité et contrôle social, Ed. De Boeck Sup., 2002, pages 131 à 157)

Féminisme et contrôle des naissances

Sommaire

· Avortement et limitation des naissances : deux précurseurs

· Années 20 : la modification du Code pénal

· Le « maternalisme féministe » contre le néo-malthusianisme ?

· Le « maternalisme féministe » et la surmortalité infantile

· Le « maternalisme féministe » et les droits des travailleuses

· Le mouvement pour la « maternité consciente » et l’idéologie du « retour au foyer »

· Maternalisme et eugénisme

· La difficile question de la sexualité

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« Les néo-malthusiens » (Passé Present)

Les néo-malthusiens – Passé Présent

« Les néo-malthusiens », une émission d’histoire sociale de Passé Présent diffusée sur Canal Web le 24 février 2000.

Présentation : Bernard Baissat et Amélie Brun.

Invité : l’historien Francis Ronsin auteur de La Grève des ventres. Propagande néo-malthusienne et baisse de la natalité en France (19e – 20e siècles) et de Jeanne Humbert et la lutte pour le contrôle des naissances (avec Roger-Henri Guerrand).

Voir l’émission (30 min) => https://www.youtube.com/watch?v=FE24ym872Ik

« Liberté de maternité et rôle des mères », par Laura Fournier-Finocchiaro

(Extrait de Laura Fournier-Finocchiaro, « Journalistes et revues féministes anarchistes en Italie au début du XXe siècle », 2021, Sens Public, http://sens-public.org/articles/1586/)

Liberté de maternité et rôle des mères

Alors qu’en Italie très peu de femmes interviennent dans les débats sur la liberté de la maternité et la contraception, et que le mouvement néomalthusien est quasi exclusivement monopolisé par les hommes[13] La Donna libertaria publie plusieurs articles ayant trait au contrôle des naissances, en prenant ouvertement la défense du néomalthusianisme. Les anarchistes avaient déjà commencé à divulguer des théories et pratiques de la « procréation consciente » auprès de la classe ouvrière italienne (De Longis 1982; Masjuan 2002) : en 1904, Il Pensiero avait publié des textes d’anarchistes français (comme la conférence de Sébastien Faure, Le Problème de la population, et des articles de Paul Robin et de Nelly Roussel[14]), récupérant la « loi de Malthus », selon laquelle la progression de la population, plus rapide que celle des subsistances, ne pouvait conduire qu’à une catastrophe si on ne mettait pas un terme à la croissance démographique. Suite au congrès de Florence de 1910 consacré à la question sexuelle, Luigi Berta[15] fonde à Turin en 1913 la Ligue néomalthusienne italienne (LNI) et prend la défense de l’ouvrier anarchiste Secondo Giorni, auteur d’un manuel de procédés anticonceptionnels pour le prolétariat, accusé d’outrage à la pudeur (Giorni 1911).

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