« Médecine clandestine et vasectomie volontaire dans l’Europe de l’entre-deux-guerres », par Elodie Serna

(Extrait de Histoire, médecine et société : Revue d’histoire sociale et culturelle de la médecine, de la santé et du corps, N° 4, « Santé en chiffres », Automne 2013)

Médecine clandestine et vasectomie volontaire dans l’Europe de l’entre-deux-guerres

Résumé : Le renouvellement de la perception des processus de génération a accru l’implication des hommes dans la reproduction en même temps qu’il a renforcé la médicalisation des questions sociales. En parallèle de ses indications thérapeutiques et eugéniques relativement courantes dans les années 1920 et 1930, la vasectomie est employée en Europe à partir de 1929 dans un but anticonceptionnel. De façon marginale, cette pratique se répand à travers des réseaux libertaires à l’initiative de médecins et de néo-malthusiens. Le cadre légal et les significations sociales d’un même geste mettent ici en exergue les enjeux discursifs dans l’intégration et la diffusion d’une technique médicale. Tandis que patients et médecins se font complices d’un acte hors-la-loi, la criminalisation de la stérilisation volontaire interroge autant les limites de la disposition de soi que celles de l’autonomie du savoir médical.

Plan de l’article :

Usages et mésusage de la vasectomie
Médecins clandestins et réseaux vasectomistes
Une pratique libertaire
Disposition de soi et pratiques médicales autonomes

Lire en ligne : https://doi.org/10.4000/hms.368