« Emilie Lamotte : anarchiste et néo-malthusienne », par Shalazz

(Extrait de la brochure « Emilie Lamotte [1877-1909], anarchiste individualiste… » (les brochures de l’En Dehors, 2005, p. 3) Source : https://infokiosques.net/spip.php?article335)

Emilie Lamotte : anarchiste et néo-malthusienne

La propagandiste : éducation et néo-malthusianisme

Née vers 1877 à Paris (6ème), Emilie Lamotte exerçât comme institutrice libre congréganiste avant, sans doute, de découvrir les idées anarchistes. En 1905, elle commence à écrire dans Le Libertaire, où elle s’intéresse aux questions éducatives et notamment à l’expérience de La Ruche, réalisée par Sébastien Faure à Rambouillet. (La Ruche est une école libre, créée en dehors de toute tutelle étatique ou religieuse : « l’école tout court organisée pour l’enfant, afin que cessant d’être le bien, la chose, la propriété de la Religion ou de l’Etat, il s’appartienne à lui-même » [1].) C’est à cette période qu’elle rencontre Lorulot : « Emilie Lamotte […] fut ma première compagne (j’ai omis de dire que nous avions fait connaissance à mon retour de tournée). Elle collaborait, comme moi, au Libertaire ; c’était une femme absolument remarquable, qui mourût trois ans plus tard malheureusement ; je conserve d’elle des souvenirs pleins d’émotion. Emilie Lamotte avait des vues pédagogiques audacieuses. C’était aussi une artiste, peintre et dessinateur, d’un très grand talent » [2].

Après sa rencontre avec Lorulot, elle écrit au journal l’anarchie et fait des conférences où elle traite volontiers son sujet favori : « Pourquoi j’ai quitté l’enseignement confessionnel », condamnant écoles laïques et confessionnelles.

Propagandiste anti-conceptionnelle, elle diffuse brochures détaillées et moyens de contraception. Eugénisme diffus, peur répandue de la « dégénérescence » on se préoccupe à l’époque de « faire de beaux enfants » : « c’est en raison de préjugés, soit religieux, soit inexplicables que des conjoints infectés d’un empoisonnement transmissible se croient obligés de créer des enfants difformes, mal venus, voués à toutes les misères physiques » [3]. Mais la limitation des naissances joue un rôle pour limiter les charges de familles et leurs donner une possibilité de résistance au système. Et pour éviter de fournir aux patrons et à l’Etat de la chair à canon…

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Shalazz


[1] Tract « Grande fête populaire offerte par les enfants de La Ruche »

[2] LORULOT André, Ma Vie…Mes Idées…, 1943, réédition 1973, p. 103

[3] LAMOTTE E., La Limitation des Naissances. Moyens d’éviter les Grandes Familles, Editions de l’Idée Libre (A.Lorulot, à Conflans-Honorine, Seine et Oise), 1920, 12p.


Ajout Chair à canon : De Emilie Lamotte, lire dans la même brochure « La Limitation des Naissances. Moyens d’éviter les Grandes Familles ».