« Pour une relecture des féminismes et des néo-malthusianismes », par Anne Cova

(« Introduction » de Anne Cova, Féminismes et néo-malthusianismes sous la IIIe République : « La liberté de la maternité », L’Harmattan, 2011, pp. 9-20. Source : https://repositorio.ul.pt/bitstream/10451/5997/1/20110411_AnneCova_Feminismes_AUTORIZADO_INTRO.pdf)

Pour une relecture des féminismes et des néo-malthusianismes

En 2010, Elisabeth Badinter, dans un ouvrage très commenté, analyse le conflit auquel sont confrontées, à l’heure actuelle, les femmes tiraillées entre la pression qu’exerce la maternité et la difficulté de mener, de concert, une carrière professionnelle[1]. La philosophe fustige la maternité contrainte et estime que les femmes doivent pouvoir être libres de choisir d’être mères ou pas et que le modèle théorique des mères qui renoncent à exercer une profession ne doit pas leur être imposé. Dans un contexte différent, il y a plus d’un siècle, sous la IIIe République (1870-1940), des féministes et des néo-malthusiens se sont beaucoup préoccupés de la maternité.

La myriade d’idées au sein des mouvements féministes et néo-malthusiens est grande, d’où l’emploi du pluriel afin de souligner l’hétérogénéité des prises de position. En effet, la multitude des groupuscules ne facilite pas de mettre en évidence les points de vue convergents. Néanmoins, la maternité est un thème qui est commun aux féministes et aux néo-malthusiens. « Liberté de la maternité », « libre maternité » ou « maternité consciente », plusieurs expressions sont employées par ces derniers afin de désigner une même volonté : les femmes ont le droit de décider d’être mères ou pas. L’analyse des liens entre les féministes et les néo-malthusiens permet de dégager les similitudes, les divergences, les ambivalences et la diversité des idées au regard de la maternité.

Ces deux idéologies en « isme » que sont les féminismes et les néomalthusianismes se forment en France en tant que mouvements à la fin du XIXe siècle et connaissent leur acmé pendant la IIIe République. S’il n’est pas aisé de les définir de manière simple, tant les groupes qui les composent sont disparates, ils défendent tous deux des doctrines, l’une se fixant comme ambition l’émancipation des femmes et l’autre comme doctrine de population. Le néo-malthusianisme reprend les idées du pasteur anglican Thomas Robert Malthus (1766-1834) qui a montré dans son célèbre Essai sur le principe de population (1798), que la population tend à s’accroître selon une progression géométrique, alors que les subsistances augmentent selon une progression arithmétique, donc moins rapide. Partant de cette loi de Malthus, le Français Paul Robin (1837-1912) — fondateur de la première association néo-malthusienne française, la Ligue de la régénération humaine —, ajoute de nouvelles perspectives telle la diffusion des moyens contraceptifs, d’où l’appellation de néo-malthusianisme.

Ces mouvements sont des avant-gardes qui ne deviennent jamais des phénomènes de masse et, pendant toute la période étudiée, ils demeurent des minorités actives dont les rapports de police retracent minutieusement les agissements. Une autre caractéristique similaire est qu’au sein de leurs associations, les membres appartiennent à plusieurs groupes et cette double — voire multiple appartenance — illustre leur élitisme. Ce sont souvent les mêmes personnes que l’on retrouve à la tête de diverses associations. L’importance accordée à la presse, aux brochures et aux conférences est commune aux mouvements féministes et néomalthusiens et les nombreux titres illustrent l’abondance et le recours à ces moyens de communication afin de sensibiliser l’opinion. « La maternité, fonction sociale » est une grande revendication qu’ils partagent même si les sens donnés diffèrent, il s’agit de montrer que l’intervention de l’État s’impose. Parmi les revendications phares, hormis la maternité, l’éducation des femmes se taille une part de choix. L’obtention du droit de vote des femmes afin d’acquérir d’autres droits est récurrente chez les féministes tandis que les néo-malthusiens considèrent souvent le suffrage des femmes comme une aliénation. La défense des filles mères est commune aux féministes et aux néo-malthusiens qui déplorent les difficiles conditions de vie et le statut juridique moindre de ces dernières.

Si les féministes néo-malthusiennes sont minoritaires au sein du mouvement féministe et si les femmes sont « souvent restées dans l’ombre dans le milieu libertaire, quand bien même elles y ont milité[2] », il importe de tirer de l’oubli ces femmes réduites aux silences de l’Histoire[3]. Ainsi, il convient d’insister sur l’importance du rôle des femmes, féministes et néo-malthusiennes telles Nelly Roussel (1878-1922) et Madeleine Pelletier (1874-1939) pour ne citer que les plus connues dans le combat pour la conquête de la liberté de la maternité, même si elles demeurent isolées au sein des féministes et minoritaires également parmi les néo-malthusiens. Néanmoins, les idées qu’elles défendent animent et enrichissent le débat idéologique sur la maternité. Quant au Conseil national des femmes françaises (CNFF) fondé à Paris en 1901 et qui fédère la plupart des associations féministes et féminines Françaises, il ne laisse guère de place aux féministes néo-malthusiennes puisque ce n’est pas la libre maternité mais davantage la revendication d’un congé de maternité qui le mobilise[4]. En effet, la majorité réformiste des féministes tente d’impulser une législation en faveur des mères alors que les néo-malthusiens s’inscrivent contre cette stratégie réformiste, antagoniste avec leur idéal anarchiste. Cependant, les néo-malthusiens déplorent eux aussi l’absence de congé de maternité tout en fustigeant tout ce qui a trait à la charité — laquelle représente selon eux la société bourgeoise — et sont ainsi visées nombre d’associations issues de la philanthropie et fédérées au sein du CNFF. Ils affichent du mépris pour certaines féministes considérées comme des bourgeoises, ce terme ayant, d’après eux, une connotation péjorative. De plus, selon les néo-malthusiens, l’appartenance sociale des féministes à des milieux favorisés rend leur engagement féministe peu crédible. Ce discrédit jeté envers les féministes n’est pas nouveau et des recherches ont montré comment, de leur côté, les femmes socialistes ont, elles aussi, tenté de dénigrer les féministes en les traitant de bourgeoises[5].

Les néo-malthusiens se font les chantres de l’hygiénisme et de l’amélioration de l’espèce par la sélection[6]. Ils prônent la limitation du nombre des naissances afin de réduire la misère ouvrière et comme source de bien-être. Par conséquent, les avortements et les moyens contraceptifs peuvent aider à atteindre cet objectif. La propagande néo-malthusienne consiste, sur le plan pratique, à divulguer des informations sur l’avortement et en la vente de moyens contraceptifs. L’originalité des néo-malthusiens est qu’ils abordent des sujets considérés comme tabous, tels la sexualité et l’avortement et que peu de féministes de cette période osent traiter. Selon eux, l’affirmation de l’individu(e) a pour corollaire l’importance donnée à la sexualité. Les néo-malthusiens posent la question sexuelle et réclament le droit au plaisir pour les deux sexes alors que les féministes sont très pudiques sur ces thèmes. Mais les néo-malthusiens ont par trop tendance à considérer l’oppression des femmes uniquement sous l’aspect de la sexualité, contrairement aux féministes qui situent le problème dans un cadre plus large. Le corollaire de la possibilité de disposer de son corps est pour les néo-malthusiens le droit pour les femmes à l’avortement, tout en soulignant que c’est un dernier recours et que leur propagande a justement pour but de l’éviter. Les féministes, elles, ne s’insurgent pas contre les lois répressives envers l’avortement mais revendiquent des mesures en faveur des mères, en préférant la prévention à la répression.

Le mariage est souvent considéré par les néo-malthusiens comme une prostitution légale qui opprime les femmes. Ainsi, ils prônent l’amour libre et la libre maternité. Ils fustigent la prostitution synonyme de misère et d’exploitation du corps des femmes par la bourgeoisie, tout en invoquant le droit pour celles-ci de disposer librement de leurs corps. Selon Madeleine Pelletier, la prostitution est un mal nécessaire tandis que la majorité des féministes soutient le combat abolitionniste envers la prostitution[7]. Sur le plan juridique, le CNFF œuvre afin d’essayer d’obtenir une législation favorable aux droits des femmes.

Tandis que les néo-malthusiens affichent, de part leur composante anarchiste, leur mépris pour investir les lieux de pouvoir, les féministes, elles, cherchent dans leur ensemble à nouer des liens avec la sphère politique afin de faire aboutir leurs demandes. Cette réticence des néo-malthusiens à pénétrer dans l’espace public s’atténue pendant l’entre-deux-guerres, période pendant laquelle ils ont davantage recours au pragmatisme.

Une contribution à l’histoire des femmes

Se voulant une contribution à l’histoire des femmes et par là même à l’histoire tout court, il s’agit de tenter de combler une lacune historiographique. En effet, si les mouvements néo-malthusiens et les mouvements féministes ont été étudiés séparément, la mise en regard de ces mouvements n’a pas fait l’objet de publications. Comme le souligne récemment Sophie Kérignard dans sa thèse de doctorat : « L’historiographie s’est donc peu intéressée, jusqu’à présent, à connaître les liens et les problèmes qui existent entre anarchisme et féminisme[8] ». Cependant, un certain nombre de travaux ont commencé à défricher des aspects, même si une étude de synthèse sur ce thème fait encore défaut.

Les mouvements féministes français de la première vague sont désormais bien connus, en particulier grâce aux travaux des historien(ne)s Christine Bard, Steven C. Hause, Anne R. Kenney, Laurence Klejman et Florence Rochefort[9]. Les situer par rapport aux autres féminismes dans divers pays est l’objet du livre de l’historienne américaine Karen Offen et d’un ouvrage collectif[10]. L’histoire des féminismes gagne à être analysée au prisme de l’histoire comparée et de l’histoire croisée[11].

Sur les néo-malthusiens, le livre de Francis Ronsin au titre évocateur, « La grève des ventres », est l’ouvrage de référence mais il n’étudie pas, de manière détaillée, la contribution des féministes néo-malthusiennes[12]. Roger-Henry Guerrand a consacré également un petit livre pionnier à la libre maternité où la priorité est donnée aux néo-malthusiens[13]. Marie-Josèphe Dhavernas dans sa thèse de doctorat sur Les anarchistes individualistes devant la société de la Belle Époque, 1895-1914, rend compte des discours anarchistes sur les femmes et montre combien ils sont empreints de misogynie et conclut à un « rendez-vous manqué » entre ces derniers et les mouvements de femmes[14]. Une autre thèse de doctorat est celle, inédite, en histoire, de Sophie Kérignard, qui porte sur l’analyse du discours libertaire sur les femmes, de 1880 à 1914, et appréhende les idées des principaux théoriciens de l’anarchisme, Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), Michel Bakounine (1814-1876) et Max Stirner (18o6-1856)[15]. Un chapitre s’interroge sur les relations entre anarchisme et féminisme et insiste sur la question du droit de vote des femmes qui constitue une pierre d’achoppement entre ces deux mouvements : les anarchistes étant défavorables au droit de vote des femmes contrairement aux féministes[16]. Selon cette auteure : « Les anarchistes multiplient les appels en direction des femmes pour qu’elles renoncent à la lutte en faveur de leur accès au droit de vote[17] », tandis que les féministes revendiquent le droit de vote des femmes comme un moyen permettant d’obtenir d’autres réformes pour ces dernières. Deux parcours de femmes féministes et anarchistes sont mis en exergue : celui de Louise Michel (1830-1905) et celui de Gabrielle Petit (1860-1936) qui posent la question de savoir si un tel double engagement s’exprime plus facilement en marge du milieu libertaire.

La biographie est un genre qui connaît un certain succès et celle des féministes néo-malthusiennes Nelly Roussel[18] et Madeleine Pelletier[19] ont fait l’objet de plusieurs publications ainsi que celle du néo-malthusien Paul Robin[20].

Des thèmes adjacents au néo-malthusianisme ont été abordés : Anne Carol analyse l’eugénisme et les idées des médecins sur ce sujet[21] tandis que les rapports entre féminismes et eugénismes, dans une perspective comparée entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne, pendant la première moitié du XXe siècle, ont retenu l’attention de l’historienne américaine Ann Taylor Allen[22]. Un regard historique sur les discours ayant trait à la sexualité est l’angle choisi par Yvonne Knibiehler[23]. Martine Sevegrand s’est attachée, elle, à étudier les positions de l’Église catholique sur la question de la sexualité[24]. Angus McLaren a rédigé plusieurs ouvrages sur le thème de la sexualité et Robert A. Nye a réuni les textes et auteur(e)s fondamentaux de l’histoire des sexualités[25]. Des bilans historiographiques sur l’histoire contemporaine des sexualités ont été dressés par Sylvie Chaperon, Éliane Gubin et Catherine Jacques[26]. La libre pensée en France a fait l’objet de plusieurs publications de Jacqueline Lalouette[27].

Ce qui suit est une version remaniée et augmentée de plusieurs parties de ma thèse de doctorat en histoire dont la plupart n’ont pas été publiées[28]. Cette recherche s’efforce d’être large et d’embrasser les discours sur la maternité des groupes néo-malthusiens et de les mettre en parallèle avec les discours des féministes. Elle se nourrit de la consultation des archives privées de Jeanne Humbert et de Nelly Roussel et de plusieurs fonds d’archives disponibles dans des bibliothèques spécialisées, en particulier à la bibliothèque Marguerite Durand (BMD) et à la Bibliothèque historique de la ville de Paris (BHVP). En dehors de ces sources, ont été dépouillés de nombreux périodiques féministes et néo-malthusiens : Le Droit des femmes (1905-1939) ; La Française (1906-1940) ; La Fronde (1897-1939) ; la Femme affranchie (1914-1939) ; La Voix des femmes (1917-1937) ; Régénération (1896-1908), Le Malthusien (1908-1920), Génération consciente (1908-1914), Rénovation (1911-1914), Le Néo-Malthusien (1916-1920), Le Problème sexuel. (1933-1935), etc. L’utilisation massive de la presse, principalement de la presse féministe et néo-malthusienne, appelle quelques brèves considérations : la première, est que s’il est courant d’affirmer que la presse est à la fois le reflet de l’opinion et qu’elle contribue à la former, ce n’est pas dans cette perspective qu’elle a été utilisée ici, car cela nécessiterait une analyse approfondie des pressions qui s’exercent sur la presse ; en second lieu, la presse est très prolixe en dates et en chiffres, pas toujours fiables, et une vérification systématique s’impose ; troisièmement, l’intérêt de la presse féministe et néo-malthusienne est d’être le lieu où l’on trouve « les voix des féministes » et « les voix des néo-malthusiens », souvent inaudibles dans la presse générale, le recours à cette dernière est cependant nécessaire, ne serait-ce que par sondages puisque la création d’un journal féministe ou néo-malthusien est souvent jumelée avec la fondation d’une association. Afin de diversifier les sources, ont été consultés également de la correspondance, de nombreuses brochures de propagande, des feuillets, des romans à thèse, des tracts, des débats parlementaires et des rapports de police.

La IIIe République : une période décisive

Cette période relativement longue, plus d’un demi-siècle, facilite la perception des changements qui affectent les idées des féministes et des néo-malthusiens au regard de la maternité. C’est aussi une période où les mouvements féministes et néo-malthusiens naissent et se construisent. Le contexte est difficile pour les femmes qui n’ont pas le droit de vote et dont le code civil napoléonien de 1804 consacre leur infériorité juridique (en particulier celle des femmes mariées qui ne peuvent gérer leurs biens sans autorisation maritale et ne peuvent disposer de leurs salaires qu’à partir de la promulgation d’une loi datant de 1907).

À la fin du XIXe siècle, la crainte de la décadence recouvre prioritairement une peur du déclin démographique et elle peut être aussi liée au souci eugéniste. Dans un tel contexte, la mère est élevée au pinacle : c’est à elle qu’il appartient de « régénérer la race ». Tandis que les néo-malthusiens s’insurgent contre les « mères gigognes » et recommandent la « prudence procréatrice », les féministes valorisent la maternité et souhaitent que les femmes mettent au monde des enfants afin de remédier à la prétendue « dépopulation ». En toile de fond de toute la période étudiée figure le spectre de la « dépopulation », cette « obsession démographique » — selon l’expression du démographe Hervé Le Bras — connaît une acuité particulière en France[29].

La fin du XIXe siècle est une période clef pour les mouvements néomalthusiens et féministes : 1881 est la date de la fondation « officielle » du mouvement anarchiste français et le premier congrès international qui se qualifie de féministe se déroule à Paris, en 1892. Le 2 octobre 1892, à Paris, la féministe Marie Huot (1846-1930), prône « l’abstention génésique[30] », cet appel interprété comme une incitation à la grève des ventres connaîtra une postérité au sein du mouvement néo-malthusien. Quatre ans plus tard, en 1896, a lieu à Paris le deuxième congrès féministe international et cette année est marquée également par la fondation de la première association néo-malthusienne française, la Ligue de la régénération humaine.

Le thème de la libre maternité est le sujet de prédilection des néomalthusiens durant les deux premières décennies du XXe siècle, c’est aussi la Belle Époque des mouvements féministes. La guerre marque une rupture pour le mouvement néo-malthusien avec une âpre répression à l’encontre des antimilitaristes. C’est également une période où les féministes mettent en veilleuse leurs revendications. Les années folles sont caractérisées par un reflux. Votées à trois années d’intervalle, les lois du 31 juillet 1920 et du 27 mars 1923 interdisent successivement la propagande anticonceptionnelle — bâillonnant les voix néo-malthusiennes — punissent à des peines d’emprisonnement les avorteurs et les avortées. Dans cette forêt touffue « repopulationniste », les féministes se frayent difficilement des passages et leur attitude peut sembler timorée mais elle doit être analysée dans le contexte en n’omettant pas le combat que mènent avec fougue quelques féministes néo-malthusiennes, même si elles demeurent des exceptions et que la majorité des féministes souhaitent montrer que le féminisme est respectable et qu’il ne réclame pas un bouleversement des mœurs. Au début des années trente, le mouvement néo-malthusien connaît un certain regain d’activité avec la création de périodiques qui s’emparent de la question sexuelle alors que les féministes doivent faire face aux accusations qui s’amplifient contre le féminisme, porteur de tous les maux de la société (chômage et crise économique des années trente). Comment réagissent les néo-malthusiens face à la politique de stérilisation mise en œuvre, sur une grande échelle, par les nazis ? Sont-ils conscients, en mettant l’accent sur la doctrine eugéniste, des risques de dérapages ?

Anne Cova


1. Elisabeth Badinter, Le Conflit, la femme et la mère, Paris, Flammarion, 2010.

2. Sophie Kérignard, Les femmes, les mal entendues du discours libertaire ? De la fin du dix-neuvième siècle à la Grande guerre, thèse d’histoire sous la direction de Michèle Riot-Sarcey, Université de Paris VIII, 2004, p. 8.

3. Pour reprendre le titre de l’ouvrage de Michelle Perrot, Les Femmes ou les silences de l’Histoire, Paris, Flammarion, 1998.

4. Anne Cova, Maternité et droits des femmes en France (XIXe-XXe siècles), Paris, Anthropos, Économica, 1997. Voir aussi de la même auteure : « Femmes et associations : Le Conseil national des femmes françaises sous la IIIe République », in Marcel Bernos, Michèle Bitton, études réunies par, Femmes, Familles Filiations. Société et Histoire, Aix-en-Provence, Presses de l’Université de Provence, 2004, pp. 75-88 ; « Femmes et Familles : le Conseil national des femmes françaises pendant l’entre-deux-guerres », in Virginie de Luca (dir.), Pour la Famille. Avec les familles. Des associations se mobilisent (France,1880-1950), Paris, L’Harmattan, 2008, pp. 61-88.

5. Françoise Picq, « « Le féminisme bourgeois » : une théorie élaborée par les femmes socialistes avant la guerre de 14 », in Stratégies des femmes, Paris, Tierce, 1984, pp. 391-406. Marilyn J. Boxer, « Rethinking the socialist construction and international career of the concept « « bourgeois feminism » », in Karen Offen (Ed.), Globalizing Feminisms, 1789-1945, New York, Routledge, 2010, pp. 286-301.

6. Alain Drouard, « Aux origines de l’eugénisme en France : le néo-malthusianisme (1896-1914) », Population, vol. 47, n° 2, 1992, pp. 435-459. Lion Murard et Patrick Zylberman, L’Hygiène dans la République. La santé publique en France, ou l’utopie contrariée, 1870-1918, Paris, Fayard, 1996.

7. Sur la prostitution voir Alain Corbin, Les Filles de noce : misère sexuelle et prostitution, XIXe et XXe siècles, Paris, Aubier Montaigne, 1978. Laure Adler, La Vie quotidienne dans les maisons closes, 1830-1930, Paris, Hachette, 1990 ; Jacques Solé, L’âge d’or de la prostitution, de 1870 à nos jours, Paris, Plon, 1993 ; Jean-Marc Berlière, La Police des mœurs sous la IIIe République, Paris, Seuil, 1992 ; Christine Machiels, Les féminismes face à la prostitution en Belgique, France et Suisse (fin XIXe-XXe siècles), thèse de doctorat en cours sous la direction de Christine Bard et Xavier Rousseaux, Université d’Angers et Université Catholique de Louvain. De la même auteure voir : « Dealing with the Issue of Prostitution : Mobilizing feminisms in France, Switzerland and Belgium (1875-1920) (work in progress) », Women’s History Review, 2008, vol. 17, n. 2, pp. 195-205.

8. Sophie Kérignard, Les femmes, les mal entendues… op. cit., p. 29.

9. Christine Bard, Les Filles de Marianne, Histoire des féminismes 1914-1940, Paris, Fayard, 1995 ; Steven C. Hause et Anne R. Kenney, Women’s Suffrage and Social Politics in the French Third Republic, Princeton, Princeton University Press, 1984 ; Laurence Klejman et Florence Rochefort, L’Égalité en marche. Le féminisme sous la Troisième République, Paris, Presses de la FNSP, 1989. Voir aussi les ouvrages de synthèse de Michèle Riot-Sarcey, Histoire du féminisme, Paris, La Découverte, 2002 et de Yannick Ripa, Les Femmes, actrices de l’Histoire : France, 1789-1945, Paris, SEDES, 1999 (nouvelle édition : Paris, Armand Colin, 2003) et de la même auteure : Les Femmes, Paris, Le Cavalier bleu Éditions, 2003.

10. Karen Offen, European Feminisms, 1700-1950 : A Political History, Stanford, Stanford University Press, 2000 (à paraître en français aux Presses Universitaires de Rennes). Voir aussi de la même auteur, Ed„ Globalizing… op. cit. Éliane Gubin, Catherine Jacques, Florence Rochefort, Brigitte Studer, Françoise Thébaud et Michelle Zancarini-Fournel (dir.), Le Siècle des féminismes, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 2004.

11. Anne Cova (Ed.), Comparative Women’s History : New Approaches, Boulder and New York, Social Science Monographs/Columbia University Press, 2006 ; une traduction actualisée de cet ouvrage et avec une préface de Françoise Thébaud est parue en 2009 sous le titre Histoire comparée des femmes. Nouvelles approches, ENS Éditions. Julie Carlier, Moving beyond boundaries. An entangied history offeminism in Belgium, 1890-1914, Ph.D, Faculty of Arts & Philosophy, Gent Universiteit, 2010.

12. Francis Ronsin, La Grève des ventres, propagande néo-malthusienne et baisse de la natalité en France (XIXeXXe siècles), Paris, Aubier Montaigne, 1980. Voir aussi du même auteur : « La Casse ouvrière et le néo-malthusianisme : l’exemple français avant 1914 », Le Mouvement social, janvier-mars 1979, n° 106, pp. 85-105 ; « Liberté-natalité. Réaction et répression antimalthusienne avant 1920 », Recherches, décembre 1977, n° 29, pp. 365-393 ; « Le néomalthusianisme en France », in Elsa Dorlin et Éric Fassin (dir.), Reproduire le genre, Éditions de la Bibliothèque Publique d’information, 2010, pp. 15-24. Voir également : Guerrand, Roger-Henri, Ronsin, Francis, Le Sexe apprivoisé. Jeanne Humbert et la lutte pour le contrôle des naissances, Paris, La Découverte, 1990.

13. Roger-Henri Guerrand, La Libre maternité, 1896-1969, Tournai, Casterman, 1971.

14. Marie-Josiphe Dhavernas, Les anarchistes individualistes devant la société de la Belle Époque, 1895-1914, thèse de 3e cycle ès Lettres sous la direction de Philippe Vigier, Université de Nanterre Paris X, 1981. Voir aussi de la même auteure : « Anarchisme et féminisme à la Belle Epoque », La Revue d’en face, automne 1982, n° 12, pp. 49-61.

15. Sophie Kérignard, Les femmes, les mal entendues… op. cit.

16. Chapitre 1 intitulé « Anarchisme et féminisme : représentations conflictuelles », pp. 376-417.

17. Ibid. p. 392.

18. Sur Nelly Roussel voir Daniel Armogathe et Maïté Albistur (Préface, notes et commentaires), Nelly Roussel, l’éternelle sacrifiée, Paris, Syros, collection Mémoire des Femmes, 1979. Claude Maignien, Magda Safwan, Deux féministes : Nelly Roussel, Madeleine Pelletier (1900-1923), Maîtrise sous la direction de Michelle Perrot, Paris VII, 1975. Anne Cova, « Féminisme et natalité : Nelly Roussel (1878-1922) », History of European Ideas, août 1992, vol. 15, n° 4-6, pp. 663-672 ; Elinor Accampo, Blessed Motherhood, Bitter Fruit. Nelly Roussel and the Politics of Female Pain in Third Republic France, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 2006 et de la même auteure « The Gendered Nature of Contraception in France : Neo-Malthusianism, 1900-1920 », Journal of Interdisciplinary History, 2003, vol. 34, n° 2, pp. 235-262. Sur les biographies de femmes, voir Jo Burr Margadant (Edited by), The New Biography. Performing Feminity in Nineteenth-Century France, Berkeley, University of California Press, 2000.

19. Sur Madeleine Pelletier, voir Frank Barnel, Madeleine Pelletier (1874-1939). Première femme interne des Asiles de la Seine, thèse pour le doctorat en Médecine, faculté de Médecine Saint-Antoine, Paris, 1988. Felicia Gordon, The Integral Feminist : Madeleine Pelletier, 1874-1939. Feminism, Socialism and Medicine, Oxford, Polity Press, 1990. Claude Maignien, préface, notes et commentaires de, Madeleine Pelletier, L’Éducation féministe des filles et autres textes, Paris, Syros, 1978. Claude Maignien et Charles Sowerwine, Madeleine Pelletier, une féministe dans l’arène politique, Paris, Les Editions Ouvrières, 1992. Christine Bard, sous la direction de, Madeleine Pelletier (1874-1939). Logique et infortunes d’un combat pour l’égalité, Paris, Editions Côté-femmes, 1992. Eva-Maria Kurtz, Madeleine Pelletier. Une stratégie féministe, mémoire de Maîtrise sous la direction de Michelle Perrot, Paris VII, 1985. Aliette Largilliere, Une femme médecin féministe au début du XXe siècle : Madeleine Pelletier, thèse pour le doctorat en médecine, Tours, 1982. Charles Sowerwine, « Militantisme et identité sexuelle : la carrière politique et l’œuvre théorique de Madeleine Pelletier (1874-1939) », Le Mouvement social, octobre-décembre 1991, n° 157, pp. 9-32. Claudine Mitchell, « Madeleine Pelletier (1874-1939). The Politics of Sexual Oppression », Feminist Review, autumn 1989, n° 33, pp. 72-92. Marilyn J. Boxer, « When Radical and Socialist Feminism Were Joined : The Extraordinary Failure of Madeleine Pelletier », in Jane Slaughter and Robert Kern (Eds.), European Women on the Left. Socialism, Feminism, and the Problems Faced by Political Women, 1880 to the Present, Westport, London, Greenwood Press, 1981, pp. 51-73. Anne Cova, « Féminisme et maternité : la doctoresse Madeleine Pelletier (1874-1939) », in Maladies, médecines et sociétés. Approches historiques pour le présent. Actes du VIe colloque d’Histoire au Présent, Paris, L’Harmattan et Histoire au présent, 1993, pp. 273-294.

20. Sur Paul Robin, voir Christiane Demeulenaere-Douyere, Paul Robin (1837-1912). « Bonne naissance, Bonne éducation. Bonne organisation sociale, thèse de doctorat sous la direction d’Antoine Prost, Paris I, 1991 (thèse devenue livre sous le titre Paul Robin (1837-1912) : un militant de la liberté et du bonheur, Paris, Publisud, 1994) ; Angus McLaren, « Reproduction and Revolution : Paul Robin and Neo-Malthusianism in France », in Brian Dolan (Ed.), Malthus, Medecine and Morality. Malthusianism after 1798, Amsterdam, Rodopi, 2000, pp. 165-188. Angus McLaren, « Revolution and Education in Late Nineteenth Century France : The Early Career of Paul Robin », History of Education Society, 1981, vol. 21, n° 3, pp. 317-335. Nathalie Bremand, Cempuis. Une expérience d’éducation libertaire à l’époque de Jules Ferry, 1880-1894, Paris, Editions du Monde Libertaire, 1992 (ouvrage issu d’un mémoire de Maîtrise qui a obtenu le prix Jean Maitron intitulé Paul Robin. De léducation intégrale à l’orphelinat de Cempuis 1880-1894, mémoire de Maîtrise sous la direction de Jean Estèbe, Toulouse-le-Mirail, 1988). Madeleine Rebérioux, « Présentation du mémoire de Nathalie Brémand », Bulletin du CRHMSS, 1990, n° 13, pp. 101-104. Sur l’influence de Paul Robin sur la féministe socialiste belge Emilie Claeys (1855-1943), voir Hedwige Peemans-Poullet, « Le Contrôle des naissances chez Emilie Claeys : Féminisme ou néo-malthusianisme », in Denise De Weerdt (Ed.), Gender and Class in the 20th century. International colloquium, Ghent, April 27-301999, Gent, Amsab and Stad Gent and MLAT, 2000, pp. 83-107 et de la même auteure « Féminisme et contrôle des naissances », in Marie-Thérèse Coenen (dir.), Corps de femmes. Sexualité et contrôle social, Bruxelles, De Boech Université, 2002, pp. 131-137.

21. Anne Carol, Les Médecins français et l’eugénisme 1800-1942. De la mégalanthropo-génésie à l’examen prénuptial, thèse de doctorat d’histoire sous la direction d’Alain Corbin, Paris 1, 1993 (cette thèse a été publiée sous le titre : Histoire de l’eugénisme en France. Les médecins et la procréation, XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil, 1995). Voir aussi de la même auteure : L’Eugénisme en France et ses origines : la Société Française d’Eugénique, mémoire de Maîtrise d’histoire, Paris 1, 1983 ; « Les Enfants de l’amour : à propos de l’eugénisme au XIXe siècle », Romantisme, 1990, n° 68, pp. 87-95. Alain Drouard, L’Eugénisme en questions. L’exemple de l’eugénisme « français », Paris, Ellipses, 1999. Pierre-André Taguieff, « Sur l’eugénisme : du fantasme au débat », Pouvoirs, 1991, n° 56, pp. 23-64 et du même auteur : « L’Introduction de l’eugénisme en France : du mot à l’idée », Mots, mars 1991, n° 26, pp. 23-44. Pour un aperçu général, voir André Béjin, « Néo-malthusianisme, populationnisme et eugénisme en France de 1870 à 1914 », in Jacques Dupâquier, sous la direction de, Histoire de la population française, Paris, PUF, 1988, 4 vol., t. 3 : De 1789 à 1914, pp. 481-500.

22. Ann Taylor Allen, « Feminism and Eugenics in Germany and Britain, 1900-1940 : A Comparative Perspective », German Studies Review, octobre 2000, n° 23, pp. 477-506. Voir aussi de la même auteure : « German Radical Feminism and Eugenics, 1900-1918 », German Studies Review, février 1988, n° 9, pp. 31-56 ; « Mothers of the New Generation : Adele Schreiber, Helene Stocker, and the Evolution of a German Idea of Motherhood, 1900-1914 », Signs, 10,1985, 3, pp. 418-438 ; Feminism and Motherhood in Western Europe, 1890-1970 : The Maternal Dilemma, New York, Palgrave, 2005.

23. Yvonne Knibiehler, La sexualité et l’histoire, Paris, Odile Jacob, 2002.

24. Martine Sevegrand, Les Enfants du bon Dieu. Les catholiques français et la procréation au XXe siècle, Paris, Albin Michel, 1995 et de la même auteure : L’Amour en toutes lettres. Questions à l’abbé Viollet sur la sexualité (1924-1943), Paris, Albin Michel, 1996.

25. Angus McLaren, Twentieth-century Sexuality : A History, Oxford, Blackwell, 1999 et du même auteur : Sexuality and Social Order. The Debate over the Fertility of Women and Workers in France, 1770-1920, New York, Holmes & Meier Publishers, 1983. Robert A. Nye (Ed.), Sexuality, Oxford, Oxford University Press, 1999.

26. Sylvie Chaperon, « Histoire contemporaine des sexualités : ébauche d’un bilan historiographique », Cahiers d’Histoire. Revue d’Histoire critique, 2001, 84, pp. 5-22 et de la même auteure : « L’Histoire contemporaine des sexualités en France », Vingtième siècle, 2002, 3, n° 75, pp. 47-59 ; Les Origines de la sexologie, 1830-1900, Paris, Éditions Louis Audibert, 2007 (sur cet ouvrage voir le compte-rendu de Nicole Edelman dans Clio. Histoire, Femmes et sociétés, 2010, n° 31, pp. 310-12) ; « Les Féminismes et la sexualité, XIXe-XXe siècles », in Elsa Dorlin et Fassin, Éric (dir.), Genres et sexualités, Paris, Éditions de la Bibliothèque Publique d’information, 2009, pp. 17-24. Voir aussi sur la sexualité en France, Anne-Marie Sohn, Du premier baiser à l’alcôve. La sexualité des Français au quotidien (1830-1930), Paris, Aubier, 1996 et Janine Mossuz-Lavau, Les Lois de l’amour. Les politiques de la sexualité en France (1930-1990), Paris, Payot, 1991. Éliane Gubin, Catherine Jacques, « Construire l’histoire des sexualités. Regards critiques sur l’historiographie contemporaine », in Beauthier, Régine, Piette, Valérie, Truffin, Barbara (dir.), La Modernisation de la sexualité (19e-20e siècles), Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2010, pp. 185-227.

27. Jacqueline Lalouette, La Libre pensée en France, 1848-1940, Paris, Albin Michel, 2001. De la même auteure : La République anticléricale, XIXe- XXe siècles, Paris, Seuil, 2002.

28. Anne Cova, Droits des femmes et protection de la maternité en France, 1892-1939, thèse de doctorat en histoire sous la direction de Gisela Bock, Institut Universitaire Européen de Florence, 1994. Une version très abrégée de cette thèse a été publiée sous le titre Maternité et droits des femmes… op. cit.

29. Hervé Le Bras, Marianne et les lapins. L’obsession démographique. Épilogue original, Paris, Hachette, 1993 (1re édition : Paris, Olivier Orban, 1991).

30. Marie Huot, Le Mal de vivre, Paris, chez l’auteur, 1892.